Radio Cadena Agramonte emisiora de Camagüey
La Havane, 23 décembre - Ce n'est pas la première fois que Cuba traverse des moments difficiles. Les exemples de sa force et de sa résistance ne manquent pas. Ce n'est pas pour autant que ses classes ont été fermées. C'est le pays et ses enseignants qui ont fait que cela soit possible.
Le mois de décembre a observé, voilà plus de 60 ans, comment une Île entière a pu apprendre à lire et à écrire pour construire un avenir. Le plus grand événement culturel entrepris par la Révolution cubaine a été la Campagne d'alphabétisation, qui a ouvert la voie pour balayer l'ignorance d'un peuple et mettre la lumière des livres entre ses mains.
Cet exploit a été réalisé par des enseignants formés et par bien d’autres qui, sans l’être, le sont devenus. Cette prouesse sans précédent a permis à Cuba d'être déclarée territoire sans analphabétisme le 22 décembre 1961. Plus tard, c’est en s’inspirant de cette date que cette journée a été choisie pour célébrer les éducateurs cubains.
Faire classe, c’est autre chose qu'être enseignant. Il ne suffit pas de faire partie des enseignants d’une école ou d'avoir une école comme lieu de travail. Être enseignant, ce n’est pas un poste de travail, sans plus ni moins.
Quiconque se sent enseignant doit savoir qu'il n'y a pas d’autre miroir que lui dans lequel un enfant puisse se regarder, que sa conduite doit être irréprochable, que le favoritisme et l'injustice sont inacceptables, que la salle de classe est un espace de paix et d'éthique.
Le véritable enseignant sera un confident, attentif à un visage distrait ; il saura, rien qu'en regardant ses élèves, ce qui se passe ; il sera confiance et aspiration.
L'enseignant, s'il l’est vraiment, saura qu'il doit soigner son apparence et son attitude, que des âmes nouvelles se réfugient en lui, que le caractère en devenir se coule dans son moule, que l'amour offert se multipliera.
Il défendra la Patrie, avec un poème, un fait réel, ou l'exactitude des sciences ; celui qui la méprise n'a jamais été enseignant. La salle de classe est le temple où l’indignité n’a pas de place. Quand, par la loi de la vie, le maître n'y est plus, que nul ne pense qu'il s’en est allé. Cherchons-le dans la réussite professionnelle de ses élèves, dans les âmes où s'est nichée son empreinte, dans la grandeur de ceux où il s'est épanoui, sans faire de bruit. (Texte et photo: Granma)
