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Des avocats demandent l'habeas corpus pour des Vénézuéliens détenus dans une méga-prison salvadorienne et accusés d’être membres du gang Tren de Aragua


Caracas, 26 mars – Une équipe d'avocats, mandatée par le gouvernement de Nicolás Maduro, a engagé des procédures en habeas corpus devant la Cour suprême du Salvador. Elle demande la libération immédiate et le rapatriement de dizaines de Vénézuéliens expulsés par les États-Unis et détenus dans une prison de haute sécurité dans ce pays d'Amérique centrale.

Selon les chiffres officiels, ces migrants, au nombre de 238, ont été accusés par Washington d'appartenir à l'organisation criminelle Tren de Aragua. Néanmoins, le gouvernement vénézuélien et les familles des détenus réfutent catégoriquement ces accusations. Ils affirment qu'il s'agit de citoyens ordinaires dépourvus de tout lien avec des groupes criminels.

L'avocat Jaime Ortega, mandataire dans cette affaire, a indiqué qu'une procédure a été engagée au nom de 30 Vénézuéliens ayant autorisé le recours à une action en justice. Il a été décidé de la généraliser à l'ensemble des ressortissants vénézuéliens détenus.

« Notre priorité est leur libération immédiate. Si cela n'est pas possible, nous exigeons leur transfert et leur rapatriement ordonnés et systématiques », a déclaré M. Ortega aux médias internationaux.

Cette situation est née de l'application de l'Enemy Alien Act par les États-Unis, une réglementation de temps de guerre qui a été suspendue in extremis par le juge fédéral James Boasberg.

Malgré la décision de justice exigeant le retour du vol, les autorités américaines ont achevé l'expulsion vers le Salvador. Les Vénézuéliens ont été détenus dans une prison de 23 hectares située à 70 km de San Salvador.

Cette opération s'inscrit dans le cadre d'un accord entre les deux pays, Washington s'engageant à verser six millions de dollars au Salvador pour l'hébergement des personnes expulsées.

Le président Nayib Bukele a annoncé sur les réseaux sociaux, le dimanche 23 mars, l'arrivée des « 238 membres de l'organisation criminelle vénézuélienne Tren de Aragua », sans toutefois fournir de preuves concrètes à l'appui de cette affirmation.

Les conditions de détention ont soulevé des préoccupations majeures. Le juge Boasberg a cité dans son jugement des témoignages faisant état de graves violations des droits de l'homme, notamment des passages à tabac systématiques, des humiliations, un accès irrégulier à la nourriture et à l'eau potable, ainsi que des conditions de surpopulation extrême qui obligent les détenus à dormir debout.

La situation juridique des détenus présente de multiples irrégularités. David Morales, directeur juridique de l'organisation non gouvernementale Cristosal, a souligné qu'« il n'existe aucune base juridique pour l'emprisonnement des Vénézuéliens au Salvador » et a qualifié les détentions d'arbitraires, puisqu'elles n'ont fait l'objet d'aucune procédure judiciaire sur le territoire salvadorien.

Le contexte politique du Salvador, où l'état d'urgence est en vigueur depuis mars 2022 et suspend les garanties constitutionnelles, complique la situation. Par ailleurs, le Salvador a rompu ses relations diplomatiques avec le Venezuela en 2019, ce qui a laissé les détenus sans assistance consulaire.

Des experts juridiques tels qu'Enrique Anaya mettent en garde que le manque d'indépendance judiciaire au Salvador, où le gouvernement de Bukele a remplacé les juges de la Chambre constitutionnelle en 2021, réduit considérablement les chances de succès de l'habeas corpus. Cependant, ils insistent sur le fait que l'action en justice permet de documenter les irrégularités et de maintenir la pression internationale sur l'affaire.

À ce jour, ni le procureur général salvadorien ni le commissaire présidentiel aux droits de l'homme n'ont donné suite aux requêtes d'informations sur le statut juridique des détenus vénézuéliens, tandis que le gouvernement Bukele garde le silence sur le sujet. (Texte et photo: Cubadebate)


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