États-Unis, 11 juillet - L'Organisation des Nations Unies (ONU) a exigé ce jeudi aux États-Unis de lever les sanctions imposées à la rapporteur spéciale sur les territoires palestiniens, Francesca Albanese.
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a remis en question les mesures punitives à l’encontre de cette responsable chargée de surveiller le respect des garanties fondamentales des Palestiniens dans les territoires occupés par Israël, et a exhorté Washington à faire marche arrière.
« J’appelle à la levée rapide des sanctions américaines contre Albanese », a déclaré Türk, insistant sur le respect du travail des rapporteurs, qui traitent de questions délicates d’intérêt international.
Même en cas de divergences profondes, les États membres de l’ONU doivent participer de façon substantielle et constructive, plutôt que de recourir à des sanctions, a-t-il ajouté.
Il a également demandé que cessent les attaques et menaces contre ceux qui œuvrent pour faire respecter les mandats des procédures spéciales, ainsi que contre des institutions clés telles que la Cour pénale internationale.
« La solution ne consiste pas en moins de débat, mais en davantage de dialogue sur les préoccupations réelles liées à ces questions », a-t-il insisté.
De son côté, le président du Conseil des droits de l’homme, Jürg Lauber, a déploré les actions contre la rapporteur et rappelé que le travail de ces experts est essentiel pour que l’organe qu'il préside remplisse son mandat.
Il a exhorté les États à s’abstenir « de tout acte d’intimidation ou de représailles ».
Par ailleurs, Albanese a réaffirmé son engagement envers sa mission. « Plus que jamais, je reste ferme et convaincue de défendre la justice, comme je l’ai toujours fait. Je viens d’un pays (l’Italie) doté d’une tradition de juristes illustres, d’avocats talentueux et de juges courageux. Je souhaite lui rendre hommage », a-t-elle déclaré dans une publication sur les réseaux sociaux.
La veille, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, avait annoncé des mesures à l’encontre d’Albanese pour avoir dénoncé devant la Cour des actions contre son pays et Israël.
Ce mois-ci, l’experte a dénoncé le maintien, depuis des décennies, de la répression israélienne contre le peuple palestinien, alimentée par le profit de grandes entreprises indifférentes aux crimes internationaux, et a appelé à enquêter sur les assassinats d’innocents.
Elle a également souligné que la spéculation et les intérêts de ces entités permettent et légitiment la présence, les actions illégales et les violations commises par Tel-Aviv.
L’experte a indiqué que la Palestine est devenue le centre d’un règlement de comptes mondial et que cela met en évidence l’échec des systèmes commerciaux et juridiques internationaux à défendre les droits fondamentaux de l’un des peuples les plus démunis du monde.
Enfin, elle a alerté sur l’émergence d’une « économie du génocide et de l’apartheid ». (Texte et photo: Cubadebate)