Lima, 31 jan. - Une marche de protestation massive a parcouru la capitale péruvienne pendant au moins huit heures depuis le quartier de Huaycán, à la périphérie, jusqu’au centre de la grande ville, a montré ce lundi le visage de la longue crise politique et sociale.
Alors que le Gouvernement et le Congrès, sous le contrôle de forces similaires, recherchaient une formule d’avance électorale qui aiderait à désamorcer la situation, la longue colonne de villageois avançait sous le soleil avec des drapeaux et des chants au vent, réclamant la démission de la présidente Dina Boluarte.
Vers la tombée de la nuit, des marcheurs, des villageois de ce côté de Lima avec des arrivants des régions andines pour protester contre le gouvernement le 19 janvier, sont arrivés dans le centre historique de la ville, certains groupes dansant comme dans leurs villages.
Pendant ce temps, sur la place centrale Plaza Dos de Mayo se réunissaient des partis, des collectifs et des organisations d’autres quartiers, pour grossir la manifestation, le Congrès a reporté à demain une séance convoquée pour une nouvelle tentative de consensus pour la date des élections anticipées.
Des analyses optimistes placent les espoirs de détente dans l’avance électorale, mais le consensus n’a progressé que jusqu’à ce que la plénière parlementaire ait approuvé à peine les 66 voix nécessaires pour reconsidérer le vote qui hier a rejeté le projet de réaliser cette année les élections présidentielles et législatives.
La séance avait en outre comme aiguillon une sorte d’ultimatum de la présidente Boluarte, qu’elle enverrait des projets pour rendre effectif l’avance, mais a finalement été suspendue pour demain.
La force la plus importante de gauche, le Parti Perú Libre, a voté contre parce que le projet, présenté par le parti néolibéral Fuerza Popular, n’inclut pas son exigence, partagée par les protestations, d’un référendum sur la pertinence d’une assemblée constituante.
Le Premier ministre, Alberto Otárola, a écarté purement et simplement le fait que les projets de la présidente incluent la question de la constituante et a tenu des réunions à huis clos avec des bancs parlementaires, principalement de droite, qui semblaient satisfaits des discussions. (Texte: PL) (Photo: Gettyimages.ru)