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Cuba, Bancarisation

Bancarisation à Cuba: solution ou problème ?


La Havane, 21 juin - « Avec la transparence que nous pourrons obtenir dans la bancarisation, nous défendrons – au niveau local – l'une des sources de revenus obtenues par la voie fiscale, destinées aux budgets, ce qui permet de stimuler la croissance et le développement économique et social de chacune des provinces. »

C'est ce qu'a déclaré le Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, dans le huitième épisode de son podcast Depuis la présidence, au cours duquel il a approfondi les particularités qui ont distingué le processus de bancarisation dans le pays, une question qui n'est pas sans limitations, avec de multiples potentialités qui restent à exploiter.

« La population nous dit ce qu'il faut faire, elle nous dit où sont les insatisfactions et reconnaît que les actions pour les résoudre n’ont pas manqué », a déclaré le chef de l'État au début du podcast, auquel participaient Juana Lilia Delgado Portal et Alberto Quiñones Betancourt, présidente et vice-président de la Banque centrale de Cuba (BCC).

Considérée par le président comme l'un des processus les plus importants de la transformation numérique de la société cubaine, la bancarisation, a-t-il dit, contribue à repenser tout un ensemble d'éléments qui font partie du programme de stabilisation macroéconomique du pays, et elle est associée, entre autres, au contrôle des niveaux d'argent liquide en circulation, ainsi qu'à la relation entre la masse monétaire en monnaie nationale (CUP) et en devises.

À deux mois à peine du premier anniversaire du début de ce mécanisme à Cuba, même s’il est possible de parler de progrès dans sa mise en œuvre, les actions entreprises et, en même temps, le contrôle exercé sur leur application, continuent d'être insuffisants.

Cependant, même si l'impulsion la plus forte du processus a coïncidé avec la situation critique de disponibilité de liquidités qui existait alors dans les banques, le président cubain a reconnu que, au vu de la situation à cette époque, et sur la base des analyses qui ont été réalisées, il est possible d'affirmer « que la situation aurait été pire si la mise en place de la bancarisation ».

LA BANCARISATION, POUR QUOI FAIRE ?

La bancarisation a-t-elle un solde positif ? Est-ce simplement pour percevoir son salaire ? Pourquoi tant de bancarisation, s'il est difficile de retirer de l'argent de la banque ? Telles ont été quelques-unes des questions posées par Diaz-Canel, à partir de l'opinion des citoyens.

Au sujet de l'urgence et de la nécessité de perfectionner la mise en œuvre du processus, Delgado Portal, présidente de la BCC, a souligné son importance en vue d’une gestion plus efficace de l'argent, car «  cela contribue à créer un historique de crédit dans le cas des personnes qui accèdent aux produits bancaires et qui souhaitent obtenir un crédit ».

En même temps, a-t-elle ajouté, la bancarisation favorise l'épargne et constitue un mécanisme important pour soutenir le développement de l'économie et réduire l'utilisation de l'argent liquide.

LA BANCARISATION EN TANT QUE SYSTÈME

À propos de plusieurs des problèmes survenus au cours de cette période – certains liés à la mise en œuvre elle-même, d'autres causés par des distorsions ou des déviations par rapport à la proposition – le vice-président de la Banque centrale de Cuba, Alberto Quiñones Betancourt, a reconnu que « la mise en pratique de certaines mesures a montré que toutes les conditions pour leur application n'étaient pas réunies ».

Il s'agit d'un processus, a-t-il ajouté, pour lequel « il faut non seulement de la volonté mais aussi des investissements ».

En outre, outre les critères exprimés par la population, il a souligné les différences qui existent entre le virement et le paiement en ligne, et comment ce dernier a été violé dans certains commerces au détriment de la population. « Aucun commerce ne peut s'arroger le droit de ne pas accepter le paiement par le moyen choisi par le client et, de plus, considérant tout ce qui a été établi », a-t-il déclaré.

Le processus de bancarisation, a-t-il ajouté, est parti de « la prémisse de disposer d’un système meilleur que celui dont nous disposions auparavant, ce qui n'a pas été atteint, à savoir qu'aujourd'hui, une insatisfaction persiste car les gens continuent d’avoir besoin d'argent liquide pour effectuer leurs paiements ».

Actuellement, a déclaré Quiñones, des progrès ont été réalisés dans le domaine des paiements numériques, mais cela ne répond pas aux besoins du pays : « Aujourd'hui, on continue à utiliser l’argent liquide. Mois après mois, il y a de plus en plus d'argent liquide en circulation : il ne s’agit pas de ne pas utiliser l'argent liquide, mais qu'il doit circuler. »

Le président de la République est alors intervenu, soulignant que la bancarisation devait fonctionner comme un système : « Il n’y a aucune raison que, si mon salaire a été transféré sur une carte magnétique, je doive me rendre ensuite à un guichet automatique pour retirer de l'argent liquide afin de payer des biens et des services, alors que la logique serait que je puisse, avec cette carte, effectuer des paiements électroniques. »

Parfois, a ajouté Diaz-Canel, le concept de bancarisation a été limité à l'utilisation des guichets automatiques, alors que c'est l'inverse qui est vrai : « au fur et à mesure que nous avancerons dans le processus de bancarisation, nous aurons besoin de moins d'argent liquide et, par conséquent, nous nous rendrons moins aux guichets automatiques. »

C'est pourquoi, selon Alberto Quiñones, le pays a appelé à la bancarisation des opérations : « Il ne s'agit pas pour vous seulement d'avoir un compte, d'avoir un accès, mais aussi d'avoir la possibilité d'utiliser ce compte bancaire. »

En ce sens, il a confirmé que, dans certains endroits, l'application progressive des mesures n'a pas été réalisée et que certains processus ont été accélérés, ce qui dépendait non seulement de la volonté de le faire, mais aussi de la formation et de l'éducation financières préalables, ce qui n'a pas toujours été respecté.

IL N’Y A D'ARGENT DANS L'ÉCONOMIE CUBAINE ?

En réponse à l'une des questions posées par le chef de l'État, la présidente de la Banque centrale de Cuba, Juana Lilia Delgado, a affirmé qu'il ne s'agit pas d'une absence d'argent dans l'économie du pays, mais plutôt qu’« il y a plus d’argent que jamais », mais que le flux s'est inversé.

En d'autres termes, il y a plus d'argent qui sort du système bancaire qu'il n'y en a qui y rentre, de plus cet argent est concentré dans quelques mains. Cela modifie donc tout le cycle de circulation de l'argent liquide, et « il est donc difficile de répondre aux demandes ».

Cette accumulation d'argent dans certains endroits, selon les enquêtes, est due à des retards de paiement au fisc par certains acteurs économiques.

Parmi les autres questions abordées au cours du podcast, figuraient l'importance de disposer de deux passerelles de paiement : Transfermovil et EnZona, qui donnent au pays la souveraineté de mener à bien le processus de bancarisation.

Dans le même temps, il a été question de la fraude fiscale et à la manière dont la bancarisation peut contribuer à son contrôle, à la réticence des acteurs économiques, tant publics que privés, à s'engager dans le processus, ainsi qu'aux plaintes formulées par les travailleurs des secteurs ruraux et de l'éducation sur la question.

À cet égard, la présidente de la Banque a assuré que « toutes les mesures et toutes les variantes possibles sont adoptées pour essayer de minimiser les effets, notamment sur le secteur salarié et les retraités de la Sécurité sociale ».

Le chef de l'État a déclaré que, même s’il existe un large éventail d'actions et de domaines dans ce processus, il convient de donner la priorité à ceux qui auront le plus d'impact. Par exemple, « si 70% des revenus des Cubains sont aujourd'hui consacrés à l'achat d'aliments, l'une des premières choses à obtenir est de s'assurer que les services fournis sur les marchés agricoles sont correctement bancarisés ».

Enfin, il a insisté sur l'importance stratégique de la mise en œuvre du processus, pour lequel, a-t-il souligné, un plan d'action a été conçu, qui « comprend des actions de contrôle sévères pour corriger, dans les plus brefs délais, corriger les distorsions existantes ».

Parmi les actions les plus importantes du programme de stabilisation macroéconomique, a-t-il réaffirmé, les contributions que ce processus peut apporter sont décisives.

La bancarisation, a-t-il souligné, n'est pas la cause de ces problèmes. La cause réside dans le fait de ne pas l’avoir contrôlée de manière adéquate. La solution à ces problèmes réside dans la bancarisation, a conclu le Président. (Texte et photo: Granma)


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