Holguín, 19 décembre - Le paratriathlète cubain Ulicer Aguilera a signé l'une des histoires les plus épiques de cette saison, lorsque plus qu'un javelot, il a lancé un message de vie aux Jeux paralympiques de Paris 2024.
Dans un Stade de France plein à craquer, l'athlète né à Holguín a inscrit son nom dans le bronze et a laissé une marque indélébile dans l'âme de ceux qui l'ont vu concourir, briser l'air avec son javelot, établir un record pour l'Amérique et franchir les barrières de la douleur et de l'adversité.
Une semaine plus tôt, une déchirure à la jambe gauche l'avait mis au bord de la retraite, mais Aguilera fait partie de ces hommes qui ne comprennent pas les barrières impossibles et il a déclaré, avec la conviction que seuls ceux qui ont déjà affronté les choses les plus difficiles ont, qu'il irait sur le terrain même s'il devait retourner dans son pays en chaise roulante.
Dès son enfance, marquée par une déficience visuelle, il a appris que la vraie force n'est pas dans les jambes, mais dans le cœur.
À l'âge de 14 ans, lorsqu'il découvre l'athlétisme paralympique, il comprend que le sport peut être son langage et sa liberté. Il s'entraîne sur des terrains en terre battue, souvent avec des javelots improvisés, mais toujours en regardant au-delà de l'horizon.
Le chemin vers Paris n'a pas été facile. Avec plus d'une décennie de dévouement, il a participé à des tournois nationaux et internationaux, remportant des médailles aux Jeux parapanaméricains et portant haut le nom de Cuba dans chaque compétition.
Dans la Ville Lumière, son effort a eu le goût du sacrifice et de la gloire. Au moment de son lancer et en l'absence d'une course d'impulsion complète, chaque centimètre dépendait de la technique, de la force et surtout de la volonté.
Lorsque le javelot atterrit à 62,51 mètres, le rugissement de la foule confirme ce qu'il savait déjà : il a gagné, non seulement dans le sport, mais dans la vie.
Sa médaille de bronze autour du cou, il est retourné à Cuba avec le nouvel objectif d'inspirer les générations futures. Son rêve est de fonder une école d'athlétisme paralympique dans sa province, où les enfants et les jeunes pourront apprendre que les obstacles n'existent que pour être surmontés.
Au milieu de tant d'histoires de courage, Ulicer Aguilera nous a laissé un rappel inestimable : les vrais héros ne sont pas ceux qui ne tombent jamais, mais ceux qui s'élèvent et volent, comme son javelot, au-delà de l'imaginable. (Texte et photo: Ahora.cu)