États-Unis, 23 mai - L'administration du président Donald Trump cherche à éliminer un accord judiciaire conclu il y a plus de 25 ans, qui oblige les autorités à offrir des protections aux mineurs migrants placés sous la garde des autorités fédérales.
L'administration républicaine a déposé un recours aujourd'hui devant un tribunal de Californie pour demander l'élimination « complète » de l'accord dit « Flores », qui établit des normes minimales pour le traitement des mineurs migrants depuis 1997.
Celui-ci garantit notamment l'accès aux services de santé et d'éducation, l'accueil dans des établissements autorisés à accueillir des mineurs et la remise rapide à un membre de leur famille ou à un représentant légal.
Le pacte juridique a également permis aux défenseurs des immigrés de mettre en lumière les difficultés auxquelles sont confrontés les mineurs détenus par le gouvernement fédéral, notamment les enfants qui entrent aux États-Unis accompagnés d'un membre de leur famille ou d'un tuteur légal.
Dans le document déposé aujourd'hui, l'administration Trump affirme que l'accord ne lui permet pas de mettre en œuvre les politiques d'immigration qu'elle souhaite et impose la volonté du pouvoir judiciaire au pouvoir exécutif.
Plus précisément, les avocats du gouvernement reprochent à l'accord Flores d'avoir « changé le paysage de l'immigration » en supprimant certains des facteurs qui dissuadaient les familles d'entrer aux États-Unis de manière irrégulière.
Il note également que les conditions dans les centres de détention de migrants se sont améliorées « de manière substantielle » depuis la signature de l'accord.
Il s'agit de la deuxième tentative de Trump de lever les protections pour les mineurs migrants : une première tentative durant son premier mandat (2017-2021) avait été stoppée par une cour d'appel.
Une demande similaire avait été formulée par l'administration de Barack Obama (2009-2017) après l'arrivée massive d'enfants non accompagnés dans le pays en 2014.
Ce règlement porte le nom de Jenny Flores, une mineure de 15 ans qui a fui la guerre civile au Salvador. Après avoir franchi la frontière en 1985, elle a été traitée durement par les services de l'immigration, notamment en subissant une fouille à nu et en étant enfermée dans un centre pour mineurs pendant des mois, sans éducation, sans loisirs et sans autre forme de soutien, dans l'attente de son expulsion.
L'expulsion a été évitée après que l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) et d'autres organisations ont poursuivi le gouvernement américain et entamé une procédure qui a couvert tous les enfants et a abouti à l'accord. (Texte et photo: Cubasí)