Moscou, 14 juillet - Le Pentagone exerce des pressions sur deux de ses alliés afin qu’ils adoptent une position ferme et claire sur ce qu’ils feraient en cas de conflit avec la Chine concernant Taïwan, a rapporté le Financial Times ce samedi, citant plusieurs personnes bien informées sur le sujet.
Le sous-secrétaire à la Défense pour les politiques, Elbridge Colby, a été chargé de promouvoir les discussions sur ce thème avec des responsables japonais et australiens au cours des derniers mois, dans le cadre d’un effort final de Washington pour les convaincre d’intervenir en leur faveur en cas de conflit potentiel dans l’Indo-Pacifique, selon les déclarations recueillies par le média.
En plus de définir leur position, l’administration Trump demanderait à Japon et à Australie d’améliorer leur capacité de dissuasion militaire et de se préparer à une guerre pour Taïwan. Un responsable américain, qui a préféré garder le silence sur la question de l’île, a indiqué que ces discussions étaient principalement axées sur “l’intensification et l’accélération des efforts visant à renforcer la dissuasion de manière équilibrée et équitable”.
Bien que les discussions incluent déjà des efforts pour persuader les alliés d’augmenter leurs dépenses de défense, l’exigence de leur participation à un éventuel conflit avec la Chine semble nouvelle. “Des plans opérationnels concrets et des exercices directement applicables à une éventuelle situation à Taïwan sont en cours avec le Japon et l’Australie. Mais cette demande a surpris Tokyo et Canberra, car les États-Unis ne proposent pas de garanties de chèque en blanc à Taïwan”, a déclaré l’une des sources.
“Il est très difficile d’obtenir que les alliés fournissent des détails spécifiques sur ce qu’ils feraient en cas de conflit à Taïwan lorsqu’ils ne connaissent ni le contexte du scénario ni la propre réponse des États-Unis”, a affirmé Zack Cooper, expert en Asie au American Enterprise Institute, rappelant que le président Donald Trump lui-même “ne s’est pas engagé à défendre Taïwan, donc il n’est pas réaliste que les États-Unis insistent pour obtenir des engagements clairs de la part des autres”.
Le ministère japonais de la Défense a déclaré qu’il est “difficile de répondre à la question hypothétique d’une ‘urgence à Taïwan’”, ajoutant que toute position serait mise en œuvre de manière individuelle et spécifique, conformément à la Constitution, au droit international et aux lois nationales.
Par ailleurs, l’ambassade d’Australie aux États-Unis n’a pas répondu à la demande de commentaires du média. Taïwan s’autogère avec une administration propre depuis 1949, tandis que la Chine la considère comme une partie inaliénable de son territoire. La plupart des pays, y compris la Russie, reconnaissent l’île comme une partie intégrante de la République populaire de Chine.
L’île est l’un des principaux acteurs des tensions constantes dans la région de la mer de Chine méridionale, qui est non seulement l’objet de revendications territoriales et maritimes, mais aussi une importante voie maritime internationale par laquelle transitent des billions de dollars de marchandises chaque année.
À l’exception de l’ancien président Joe Biden, presque toutes les administrations américaines ont maintenu une position d’ambiguïté stratégique, sans révéler quelle serait réellement leur réaction en cas de conflit entre l’île et la Chine. (Texte et photo: RT)