La Havane, 8 août.- La cause palestinienne était une cause chère à Fidel. Il lui a consacré, dès le début de la Révolution triomphante, des efforts et de la solidarité, exprimés à Cuba, dans des forums internationaux, et à un niveau élevé où notre pays a élevé sa voix.
Le 12 octobre 1979, le Commandant en Chef a prononcé un discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies, dans lequel il a fait état des accords adoptés lors de la Sixième Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement du Mouvement des pays non alignés, tenue à cette époque dans la capitale cubaine.
Lors de ce sommet comme dans d’autres espaces, la situation palestinienne a occupé du temps et des réflexions, notamment avec des dénonciations contre le gouvernement israélien pour ses agressions, son expansionnisme et l’occupation illégale des terres palestiniennes, le tout soutenu par les gouvernements successifs des États-Unis.
Fidel a alors déclaré: «Pour les pays non alignés, la question de la Palestine est le cœur du problème du Moyen-Orient. Les deux forment un ensemble indivisible, qui ne peut être résolu séparément».
Il a ajouté: «La base d’une paix juste dans la région commence par le retrait total et inconditionnel d’Israël de tous les territoires arabes occupés, et implique pour le peuple palestinien le retour de tous ses territoires occupés et la récupération de ses droits nationaux inaliénables, y compris le droit au retour dans sa patrie, à l’autodétermination et à l’établissement d’un État indépendant en Palestine, conformément à la Résolution 3236 de l’Assemblée générale».
Le leader cubain a ensuite dit: «Nous réprouvons de toutes nos forces la persécution implacable et le génocide que le nazisme a déclenché contre le peuple hébreu. Mais je ne peux pas me rappeler quoi que ce soit de plus similaire dans notre histoire contemporaine que le déplacement, la persécution et le génocide que l’impérialisme et le sionisme exercent aujourd’hui contre le peuple palestinien. Dépossédés de leurs terres, expulsés de leur propre patrie, dispersés à travers le monde, persécutés et assassinés, les valeureux Palestiniens constituent un exemple impressionnant d’abnégation et de patriotisme, et sont le symbole vivant du plus grand crime de notre époque».
Et Fidel s’est adressé aux participants: «Peut-on s’étonner que la Conférence (du Mouvement des pays non alignés) ait été contrainte, non pas par des préjugés politiques, mais par une analyse objective des faits, de souligner que la politique des États-Unis joue un rôle fondamental pour empêcher l’établissement d’une paix juste et complète dans la région, en s’alignant avec Israël, en le soutenant et en œuvrant pour obtenir des solutions partielles favorables aux objectifs sionistes, garantissant ainsi les fruits de l’agression israélienne aux dépens du peuple arabe de Palestine et de l’ensemble de la nation arabe?».
L’engagement du Commandant en Chef envers cette cause ne s’est pas limité à des discours, mais, en homme cohérent dans ses paroles et ses actes, il a également établi des relations de solidarité avec le leader palestinien Yasser Arafat, qu’il a invité à visiter Cuba, à parcourir une partie du pays et à organiser des rencontres amicales, servant de fondations à une grande relation qui les a transcendés, unissant également leurs peuples.
Arafat a visité l’île à huit reprises. Le 16 juin 2001, il a envoyé un message à Fidel, dont le contenu est l’expression d’une amitié profonde et consolidée.
Dans ses paroles, le leader palestinien exprimait: «Avec une profonde émotion, nous avons pu voir hier à travers les agences de presse internationales l’image de Votre Excellence portant la hatta palestinienne sur ses épaules, à la tête d’une manifestation populaire de solidarité avec la lutte de notre peuple héroïque».
Il argumentait également: «Je considère, Excellence Président Fidel Castro, cette démonstration de fermeté et d’amitié indéfectible qui a eu lieu à La Havane comme un message fort et efficace d’un leader mondial cher, jouissant d’un grand prestige international auprès de tous les peuples et pays du monde, visant à les mobiliser rapidement pour mettre fin aux souffrances du peuple palestinien en raison de l’occupation israélienne de sa patrie, et de l’intensification des actions ainsi que du blocus militaire, économique et financier contre nos villes, villages, fermes et puits d’eau, et la fermeture des postes frontières internationaux par terre, air et mer».
Il concluait sa lettre: «Chaque Palestinien garde aujourd’hui dans son cœur et sa conscience cette image glorieuse de Votre Excellence portant la hatta palestinienne sur ses épaules, ce qui est une preuve irréfutable de la justesse de notre cause et de l’ampleur de l’injustice commise par les agresseurs israéliens contre notre peuple. Ayez pleine confiance, Excellence Président Castro, tant aimé par notre peuple et par tous les peuples, que le nôtre, aussi résistant que les montagnes palestiniennes, tire de votre position et exemple un orgueil renouvelé, ainsi que la détermination et le courage nécessaires pour poursuivre la lutte, la résistance et l’Intifada visant à expulser les occupants israéliens de notre pays, la Palestine».
Aujourd’hui, 46 ans après le discours mémorable de Fidel à l’ONU, la réalité nous présente un Israël toujours occupant, agresseur et génocide, et un gouvernement des États-Unis de plus en plus impliqué dans ce crime, tandis que la population palestinienne meurt, souffre et continue d’attendre l’intervention des organisations internationales. Parallèlement, une communauté mondiale plus engagée en faveur de la paix en Palestine émerge. Et un peuple cubain ferme dans sa position de soutien envers les enfants de la terre de Yasser Arafat, ami de Fidel et de la plus grande des Antilles. (Texte et photo: Granma)