Aujourd'hui, très tôt, on se regarde et on se félicite. Tous les autres nous félicitent aussi. La coutume de chaque 8 mars nous le rappelle.
Mais féliciter pour quoi ? Le désir que nous soyons vraiment heureux est-il?
Si oui, félicitez-moi, mais d'abord, arrêtez-vous pour réfléchir.
Moi, toi, une femme, qui qu'elle soit, pour être heureuse elle a besoin de rêves et non de propriétaires, de rêves qui se réalisent, elle a besoin de luttes, pas d'applaudissements vides.
Alors, laissez-moi étudier ce que je veux, laissez-moi travailler sur ce que je veux, pour que "l'idiosyncrasie" ne tache pas ce que les lois sauvent. Si vous voulez que je sois heureux, laissez-moi être et jugez-moi pour ce que je fais, rien d'autre.
Une femme, pour être heureuse, a besoin de ses enfants et de ses petits-enfants, un soutien familial qui semble parfois nous épuiser puis disparaître lorsque chacun suit son propre chemin.
Alors, laissez-moi aller à cette consultation qui existe pour une raison, laissez-les passer cette loi qui m'aidera à avoir un enfant dans un ventre amical, parce que je ne peux pas dans le mien et je le veux autant que vous voulez vos enfants.
Que ce soit mon droit, maintenant plus que jamais, de voir mes chers petits-enfants, de passer du temps avec eux ; laissez-moi épargner les larmes générées par les présences en manque d'affection ou les absences de la mienne.
Une femme, pour être heureuse, a aussi besoin de voir ses enfants heureux, de partager cette chance avec eux.
Alors laisse mon fils, ma fille, celui qui va à l'école avec le tien, celui qui partage ton bureau au travail, que tu as méprisé tant de fois pour parler ou s'habiller à sa manière, choisir qui épouser ou former une famille.
N'arrêtez pas ma fille avec des yeux pleins de pitié juste parce qu'elle a une limitation, ne la faites pas se sentir inférieure à lui parce que ses pieds, ses mains, ses yeux, ses oreilles, n'importe quelle partie d'elle ne fonctionne pas de la même façon comme les autres.
Mieux, donnez-moi le bonheur de les voir faire, que je m'en fiche si je les appelle lui ou elle, si je les emmène dans la rue, s'ils essaient deux fois plus fort de faire d'une main ou d'un pied ce que vous faites avec deux. Ce sont mes enfants et je les aime bien, respectés de tous.
Une femme, pour être heureuse, a besoin de liberté, de paix, de confiance, comme tout autre être humain.
Alors laissez-moi porter ces vêtements, n'est pas mon sceau et que je ne suis pas votre propriété; arrête de m'insulter ou de me battre, me faisant culpabiliser plus tard pour tes fautes, pour les manquements que tu n'as pas pu suppléer ; arrête de me faire croire que je vaux moins même si tu me combles de cadeaux un jour comme aujourd'hui.
Laisse-moi marcher dans les rues sans me dévorer comme une assiette grossière, soutiens-moi dans ces pensées nouvelles qui, si des lois sont faites, m'aideront à être moins violent.
Une femme, pour être heureuse, doit décider d'être heureuse à sa manière, sans que personne ne lui dise comment ni dans quelle mesure, sans que personne ne lui impose des limites qu'elle-même ne veut pas se fixer.
Permettez-moi donc de décider autre chose que le repas de cet après-midi.
Si vous allez vraiment me féliciter, aidez-moi à être heureux et à ne pas le dire. Laissez-moi avoir le bonheur que je mérite et que je veux vraiment. (Photo prise sur Internet) (Pour: Dania Díaz Socarrás/Radio Cadena Agramonte)