Buenos Aires, 3 octobre - Après s’être rencontré à New York avec Donald Trump, qui lui a promis un sauvetage financier, le président Javier Milei a autorisé l’entrée de troupes américaines en Argentine pour effectuer des manœuvres navales avec la marine locale.
Le décret présidentiel permet également aux militaires argentins de participer à des exercices militaires conjoints avec le Chili.
Cette autorisation a été donnée par le biais d’un décret exécutif sans passage par le Congrès, une décision qui a suscité de vives critiques de la part des législateurs.
L’Opération Trident est programmée du 20 octobre au 15 novembre prochain, dans les bases navales d’Ushuaïa, de Mar del Plata et de Puerto Belgrano, selon les détails précisés dans le décret 627/2025. Des sources de la Marine argentine ont indiqué au journal La Nación que les dates et les lieux de la manœuvre pourraient varier.
Milei a donné le feu vert à l’entrée des troupes américaines à un moment où Washington augmentait son intérêt pour établir deux installations militaires à Ushuaïa, à la lisière de l’Antarctique : l’une, la Base Navale Intégrée, et l’autre, un pôle logistique de surveillance et d’observation à l’extrémité la plus méridionale du territoire argentin.
Le décret autorise également l’envoi de militaires argentins à l’étranger pour participer à l’exercice militaire Solidarité avec le Chili, qui se déroulera à Puerto Varas du 6 au 10 octobre, selon La Nación.
L’Opération Trident durera 27 jours et coûtera 60,2 millions de dollars, selon le décret émis par la Casa Rosada, qui indique que cette opération sera bénéfique pour l’Argentine grâce à “l’expérience accumulée par les Forces Navales Spéciales dans les opérations combinées, tant dans des contextes de combat que dans le cadre d’assistance humanitaire”.
Le gouvernement justifie la présence des troupes américaines en affirmant que “la non-participation à cet exercice nuirait considérablement à l’entraînement naval lors des opérations combinées avec la Marine des États-Unis”, conformément au décret.
L’intérêt marqué des États-Unis pour s’implanter à l’extrême sud argentin, face à l’Antarctique, s’est manifesté lors de trois visites effectuées par des chefs du Commandement Sud américain. D’abord par son ancienne responsable, la générale Laura Richardson, en avril 2024, puis cette année à deux reprises par l’amiral Alvin Holsey.
Les deux officiers ont visité - Milei aux côtés de Richardson - le territoire où seront, selon les projections, établies ces deux bases. (Texte et photo: Cubasí)