Ramallah, 21 octobre – Le nombre de Palestiniens décédés en détention en Israël depuis le début de l’offensive contre la Bande de Gaza, en octobre 2023, s’élève aujourd’hui à 80, alerte une organisation non gouvernementale liée à cette question.
Le Club des Prisonniers Palestiniens a dénoncé dans un communiqué la mort de Kamel Mohammad Mahmoud Al-Ajrami, âgé de 69 ans, survenue le 10 octobre dans un hôpital après son transfert de la prison de Néguev.
Al-Ajrami rejoint ainsi la liste des martyrs ayant perdu la vie dans ces établissements à cause des massacres systématiques perpétrés par le système carcéral israélien, qui a atteint un niveau sans précédent depuis le début du conflit, a souligné l’organisation.
« L’assassinat de prisonniers constitue une autre facette de ce génocide », a estimé cette dernière.
Selon le Club, depuis la guerre de 1967 et l’occupation subséquente de la Bande de Gaza et de la Cisjordanie, le nombre de Palestiniens morts en détention dans les prisons israéliennes atteint 317.
Il a également condamné les appels systématiques du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, à faire adopter par le Parlement une loi permettant d’exécuter des prisonniers palestiniens.
En juillet, Ben Gvir s’est publiquement vanté de sa politique de privation de nourriture contre les détenus.
Ces déclarations ont été faites lors d’une séance de la Cour suprême, qui examinait une requête visant à réduire le menu alimentaire fourni aux prisonniers palestiniens.
« Je suis ici pour m’assurer que les terroristes (en référence aux milliers de prisonniers palestiniens) reçoivent le minimum » de nourriture, a affirmé le politicien d’extrême droite, connu pour ses positions antiarabes et expansionnistes.
Le Centre palestinien pour la défense des prisonniers a accusé la semaine dernière Israël de pratiquer un terrorisme d’État à l’encontre des détenus dans ses prisons, appelant l’ONU à intervenir face à ces violations.
L’intimidation, les coups et les humiliations se déroulent en secret, et bien que ces abus aient été dévoilés, ils sont beaucoup plus graves que ce que nous en savons, a dénoncé Lina al-Tawil, directrice de cette institution, dans une interview accordée à l’agence de presse Safa.
Les unités de répression du Service pénitentiaire israélien ont intensifié les perquisitions dans les sections et cellules des prisonniers, les agressant brutalement tous les jours sous des prétextes infondés, a récemment indiqué l’organisme dans un communiqué.
Il a été signalé notamment l’usage de bombes sonores, de gaz lacrymogènes, de matraques et de chiens policiers contre les détenus.
Les prisonniers palestiniens souffrent de surpeuplement, de mauvaise ventilation, d’une alimentation insuffisante et d’une couverture sanitaire défaillante, a assuré l’organisation. (Texte et photo: PL)