
Colombie, 3 novembre - Dans un monde de plus en plus façonné par l’intelligence artificielle, notre outil le plus puissant reste notre capacité à réfléchir de manière critique sur l’information.
C’est pourquoi, aujourd’hui plus que jamais, l’alphabétisation médiatique est essentielle.
Ce thème a été au cœur de la Semaine Mondiale de l’Alphabétisation Médiatique et Informationnelle, organisée par l’UNESCO à Carthagène, en Colombie, qui se termine ce vendredi.
Sous le slogan « L’esprit au-dessus de l’intelligence artificielle : l’alphabétisation médiatique et informationnelle dans les espaces numériques », cet événement a exploré comment cette compétence peut aider les personnes à analyser de manière critique les contenus générés par l’IA.
Au cours des journées, un défi quotidien a été mis en avant : dans un monde où l’intelligence artificielle peut créer des titres parfaits, des images réalistes et des voix humaines presque indistinguables, il devient de plus en plus difficile de séparer le vrai du faux.
L’UNESCO a souligné un phénomène de plus en plus fréquent : des articles qui apparaissent en ligne avec des citations de prétendus experts, des dates précises et un langage professionnel.
Ces textes se diffusent sur de multiples plateformes, façonnent les opinions et influent même sur les décisions, jusqu’à ce que l’on réalise que les citations étaient fausses, que les experts n’existaient pas et que toute l’histoire avait été générée par intelligence artificielle.
Les modèles d’IA sont conçus pour répondre efficacement aux questions.
Mais lorsqu’ils manquent de certitude, ils « devinent », expliquent les experts, car cela améliore leur performance. Le résultat : des réponses incorrectes présentées avec une totale assurance.
Le danger, avertit l’UNESCO, ne réside pas seulement dans le fait que l’IA puisse se tromper, mais aussi dans la possibilité que ces erreurs désinforment les citoyens, influencent les dirigeants et façonnent l’opinion publique.
Les contenus trompeurs se propagent rapidement, impactant les élections, déformant les faits et affaiblissant la confiance dans le journalisme.
« Lorsque les gens ne parviendront plus à distinguer le journalisme réel de la fiction générée par l’intelligence artificielle, c’est la démocratie elle-même qui sera en péril », alerte l’organisation.
Durant cette semaine, l’UNESCO a lancé la campagne « L’intelligence artificielle peut aussi se tromper », dont le message central est clair : notre outil le plus puissant demeure notre capacité à penser de manière critique sur l’information.
Il est donc essentiel d’adopter des actions simples mais efficaces : s’arrêter avant de partager, questionner les sources et diversifier les canaux d’information.
En période de viralité et de désinformation, il est crucial de privilégier la précision plutôt que la rapidité et de se rappeler que, bien que l’intelligence artificielle puisse traiter des données à des vitesses surhumaines, la sagesse, le jugement et la pensée critique des humains restent irremplaçables. (Texte et photo: Cubasí)