
République Dominicaine, 27 novembre - La République Dominicaine a autorisé ce mercredi l’utilisation de ses bases aériennes pour que les troupes américaines mènent des activités logistiques dans le cadre de l’opération du Pentagone dans les Caraïbes, connue sous le nom de “Lanza del Sur”.
Cette annonce a été faite par le président dominicain, Luis Abinader, lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire à la Guerre de l’administration de Donald Trump, Pete Hegseth, avec qui il a eu une rencontre bilatérale peu auparavant au Palais National de Saint-Domingue.
« Nous avons autorisé les États-Unis, pour une durée limitée, à utiliser des espaces restreints à la Base Aérienne de San Isidro et à l’Aéroport International des Amériques, pour les opérations logistiques des avions de ravitaillement en carburant, le transport d’équipements et de personnel technique », a informé Abinader.
Le président dominicain a expliqué que cette mesure a un « objectif clair », qui est de « renforcer le bouclier de protection aérienne et maritime » que maintiennent les forces armées des deux pays, dans le cadre d’un « renforcement décisif pour empêcher l’entrée de stupéfiants et frapper plus durement le crime organisé transnational ».
Abinader a ajouté que cette décision se fait dans le respect de la législation en vigueur et des accords antérieurs établis avec les États-Unis. Il a également souligné qu’il s’agit d’une extension temporaire de la coopération bilatérale « pour renforcer la surveillance aérienne et maritime contre le trafic de drogues ». Ces opérations, a ajouté le président, ne seront entreprises que si la République Dominicaine soutient et accompagne les actions prévues par le Pentagone. « Leur portée est technique, limitée et temporaire », a assuré le chef de l’État.
De son côté, Hegseth a affirmé que l’accord est « provisoire » et respectera les « lois » et la « souveraineté » de la République Dominicaine. « C’est un grand partenariat, une initiative conjointe contre le trafic de drogues et le narco-terrorisme », a exprimé le secrétaire à la Guerre, qualifiant le pacte de « modèle pour la région » que les États-Unis souhaitent « élargir à d’autres pays désireux de s’associer » avec Washington dans la lutte contre les « narco-terroristes ».
Le secrétaire à la Guerre des États-Unis est arrivé ce mercredi en République Dominicaine, juste au moment où l’administration Donald Trump intensifie les tensions et les menaces contre le Venezuela, dans le cadre de sa politique de « pression maximale » et d’agression continue contre le pays sud-américain.
Selon la presse dominicaine, le chef du Pentagone est arrivé à l’Aéroport International des Amériques de l’île caribéenne à 12h55, dans le but de renforcer la coopération bilatérale avec l’un de ses alliés les plus stables dans la région, et ce, comme partie de sa politique extraterritoriale de lutte contre le “narco-terrorisme” dans les Caraïbes.
L’arrivée de Hegseth se déroule également dans un climat géopolitique tendu, en raison de la présence massive des troupes du Commandement Sud dans les Caraïbes, situation qui a provoqué de sérieux affrontements avec le Venezuela et la Colombie, et a suscité des alertes dans d’autres pays comme le Mexique et le Brésil, qui, tout comme Cuba, le Nicaragua, entre autres nations, condamnent leurs bombardements et attaques militaires dans la région contre des embarcations civiles.
La présence du fonctionnaire de la Guerre dans les Caraïbes s’ajoute à ce que le Venezuela a qualifié de campagne de terreur, par laquelle Washington tente de faire pression sur toute la région sous prétexte d’attaquer des organisations supposées liées au trafic de drogue.
Ces actions, prévient Caracas, sont exécutées par le Pentagone pour tenter de prendre par la force le pouvoir politique dirigé par le président Nicolás Maduro, afin d’installer un “gouvernement marionnette” qui lui permettrait de s’emparer de toutes les ressources naturelles et énergétiques des Vénézuéliens.
Cette manœuvre géopolitique, au cours de laquelle les États-Unis cherchent également à freiner les fortes alliances et coopérations de pays comme la Chine et la Russie dans la région, a eu lieu après que le chef d’état-major interarmées des Forces Armées des États-Unis, Dan Caine, ait visité mardi Trinidad et Tobago, pays voisin du Venezuela, pour rencontrer la Première ministre de ce pays caribéen, Kamla Persad-Bissessar, dans le cadre de cette nouvelle escalade de menaces de l’administration Trump contre Caracas. (Texte et photo: Cubadebate)