
États-Unis, 4 décembre- L’organisation Voto Latino a condamné ce mercredi un projet de loi qui interdirait aux Américains de détenir une double citoyenneté, et a exhorté le Congrès à rejeter cette initiative, arguant qu’elle obligerait des millions de personnes à choisir entre leurs droits légaux et leur identité.
Le projet de loi sur la citoyenneté exclusive de 2025, présenté par le sénateur républicain Bernie Moreno, né en Colombie, s’appliquerait aussi bien aux personnes nées aux États-Unis qu’aux immigrants naturalisés, leur interdisant de détenir simultanément une nationalité américaine et une nationalité étrangère.
De plus, il stipulerait que les Américains qui acquièrent une autre citoyenneté renonceraient automatiquement à celle des États-Unis.
“Ce projet de loi constitue une attaque directe contre le multiculturalisme qui définit notre pays”, a déclaré l’organisation dans un communiqué.
En présentant le projet, Moreno a soutenu que cette mesure est fondée sur la loyauté que tout Américain devrait avoir envers son pays.
Cependant, Voto Latino a souligné que cette initiative ne fait qu’accentuer la division et “instrumentalise le patriotisme” enforçant les citoyens ayant la double nationalité à “choisir un camp”.
L’organisation a mis en garde contre le fait que cette mesure briserait les liens culturels et familiaux qui sont essentiels à l’identité américaine.
“Depuis l’administration actuelle, nous avons constaté comment les législateurs républicains se sont renforcés pour imposer une narration sur qui appartient à ce pays et qui n’en fait pas partie”, a souligné l’organisation.
Voto Latino a appelé le Congrès à rejeter la proposition législative et à se concentrer plutôt sur des solutions bipartites qui défendent les droits constitutionnels de tous les Américains, indépendamment de leur origine.
Il n’est pas clair quel soutien Moreno peut espérer pour faire adopter ce projet de loi, qui pourrait également faire face à des contestations constitutionnelles.
La Cour Suprême a statué en 1967 que le Congrès n’a pas le pouvoir, selon la Constitution, de priver une personne de sa citoyenneté américaine sans son renoncement volontaire, et que la citoyenneté est protégée par le Quatorzième amendement. (Texte et photo: Cubasí)