
La Havane, 8 décembre - Dans les années soixante-dix, la Révolution cubaine s’était imposée comme un symbole de résistance et d’autodétermination pour de nombreuses nations de la région, qui cherchaient à contrer l’influence des États-Unis.
Ce contexte de recherche d’identité a permis aux États des Caraïbes de voir dans l’île non seulement un voisin, mais aussi un allié potentiel dans leur lutte pour l’indépendance économique et politique.
Avec cette certitude, le 8 décembre 1972, les quatre pays anglophones des Caraïbes – Barbade, Guyana, Jamaïque et Trinité-et-Tobago – ont établi simultanément des relations diplomatiques avec la plus grande des Antilles.
Bien que le processus de constitution formelle de la Communauté des États des Caraïbes (Caricom) et la signature du Traité de Chaguaramas aient eu lieu en 1973, les échanges et les initiatives d’intégration et de coordination régionale qui ont précédé et entouré ces événements fondateurs expliquent pourquoi les premiers contacts et engagements sont commémorés à cette date.
Depuis ses débuts, ce lien a constitué un défi pour la politique isolationniste que Washington mène contre l’île. À ce moment-là, Caricom représentait pour Cuba un moyen de renforcer sa position dans les Caraïbes, tandis que les pays membres considéraient La Havane comme un modèle à suivre en matière d’éducation et de santé.
Caricom, créée au début des années soixante-dix (consolidant l’intégration caribéenne après des processus précédents), visait à affirmer son autonomie et à diversifier ses relations extérieures.
La convergence d’intérêts a permis que l’établissement de relations se concrétise à une date que les deux acteurs ont convenu de préserver officiellement.
Au fil du temps, la relation s’est solidifiée sur des piliers de solidarité, de coopération et d’une compréhension partagée des défis auxquels faisaient face les populations caribéennes. Cependant, elle ne s’est pas limitée aux aspects diplomatiques; elle s’est étendue à des domaines cruciaux pour atteindre un avenir plus prospère et durable pour la région.
L’envoi de médecins cubains dans plusieurs nations de Caricom est devenu un symbole d’amitié. Cette approche humaniste, ayant un impact tangible sur la qualité de vie de nombreuses communautés caribéennes, a encore renforcé les liens entre Cuba et les pays de la région.
Depuis plus de 50 ans, l’île fournit des services médicaux aux États membres et a également attribué des bourses et une assistance médicale gratuite lors de situations de catastrophes naturelles, comme cela a été le cas en Haïti, lorsque de nombreux médecins ont été déployés pour lutter contre l’épidémie de choléra en 2010.
Parallèlement, le soutien inconditionnel de Caricom a été constant sur tous les fronts internationaux contre le blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à la nation antillaise, ainsi que son exclusion de la liste des pays supposés parrainer le terrorisme. (Texte et photo: Granma)