Entre les lettres et l’imagination, il y a une magie spéciale. La complicité qui s’établit entre le livre et le lecteur est comme des amants éternels : ils ont besoin de se sentir, de se sentir, de se toucher, peu importe le temps ou l’espace, ils se tiennent, se cherchent, se complètent.
Quand ils sont ensemble, un autre monde se crée autour d’eux, ils savent que la réalité de ce moment précis est celle qui se construit à partir de leurs interprétations. Ils ne sont pas toujours compris, c’est vrai, mais ce n’est pas un problème, parce que dans les opinions opposées il y a l’invitation à la croissance, il ne faut pas être d’accord sur tout pour savoir qu’on suit le même chemin, il gagne la certitude qu’ils vont à nouveau à la réunion, parce qu’ils ont besoin de cette intimité pour se sentir utiles et pleins.
Lire c’est aussi cela : découvrir dans chaque texte le sentiment d’un nouveau départ, d’un autre défi à relever pour gagner des expériences à la vie ; c’est l’occasion de raviver avec chaque phrase la passion cachée dans ce soupir perspicace entre l’explicite et l’implicite qui limite dans l’aurore de chaque mot.
Celui qui lit renaît, comme celui qui tombe amoureux, et les traces laissées par l’échange sont aussi fortes que les liens qui se fondent avec ces amours éprouvés, qui perdurent malgré les absurdités.
Entre le livre et le lecteur survit cette magie spéciale qui les nourrit, et chaque rendez-vous est aussi intense que l’imagination le veut, car entre eux, avec eux, tout est possible. Pour cet amour, à l’épreuve de tout et de tous, buvons aujourd’hui. (Photo : CubaSí)