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Sadaise : La princesse devenue reine


La Havane, 30 juillet - Dans le monde vibrant du ballet cubain, les voix de ses artistes sont essentielles pour comprendre l’évolution de cette discipline. Récemment, Tribuna de La Havane a interviewé plusieurs membres du Ballet National de Cuba (BNC), qui ont partagé leurs expériences et leurs perspectives.

Lors de ces entretiens, les danseurs ont abordé divers sujets, tels que l’influence de figures emblématiques, leurs défis sur scène, et l’importance de l’enseignement et de la transmission des connaissances aux nouvelles générations.

Cette fois-ci, nous avons dialogué avec Sadaise Arencibia, l’une des figures les plus emblématiques de la culture nationale et l’une des plus appréciées du BNC, qui a laissé une empreinte indélébile dans le cœur des Cubains. Ils l’ont ovationnée avec chaleur le 23 avril 2025.

Arencibia a choisi Bodas de sangre, ballet inspiré de l’œuvre éponyme de Federico García Lorca, pour dire au revoir, consciente que l’art ne se abandonne pas, mais se transforme. Son retrait n’a pas été un adieu, mais le début d’un nouveau règne, où son trône n’est plus la scène, mais l’enseignement, l’orientation, la permanence.

Dans le ballet, comme dans la vie, ce qui compte le plus n’est pas seulement d’atteindre la couronne, mais d’y rester fidèle, de la préserver, de la transmettre, et de s’assurer qu’une autre princesse — ou prince — soit prête à l’hériter.

Et Sadaise le sait. Elle, qui a incarné pendant des années, entre autres rôles, Odette, Giselle, Kitri et Carmen avec une élégance qui semblait innée, apporte désormais, avec humilité, tout ce qu’elle a donné et ce qu’elle a encore à offrir.

Lors de l’interview, elle a partagé ses réflexions sur cette nouvelle étape de sa vie dans la danse.

« C’est un processus très important pour moi en ce moment, tant sur le plan personnel que professionnel », a-t-elle commenté, faisant référence à sa transition de danseuse active à enseignante. « Il s’agit simplement de transmettre ce que j’ai fait et ce que tous mes maîtres m’ont appris tout au long de ma carrière. »

En parlant de son expérience en tant qu’enseignante, Sadaise a souligné la proximité qu’elle ressent avec ses élèves. « C’est une très belle expérience. Ils sont mes collègues de travail, ceux avec qui j’ai partagé mes derniers moments en tant que danseuse. »

Son empathie envers les jeunes danseurs est palpable et elle reconnaît qu’elle peut mieux les aider, car elle sait ce que c’est que de se sentir fatigué ou sous pression.

La conversation a également porté sur son impact sur le public, car elle a laissé une empreinte indélébile dans le cœur des Cubains. Beaucoup de personnes ont encore du mal à accepter la séparation artistique de cette talentueuse première ballerine, montrant ainsi le lien particulier qu’elle a cultivé tout au long de sa carrière.

Sadaise a exprimé sa gratitude pour la réaction de ceux qui l’ont vue danser. « Cela m’a énormément rendue heureuse que tant de personnes n’aient pas voulu accepter, d’une certaine manière, la décision que j’ai prise. »

Pour elle, savoir que sa présence sur scène a été si appréciée est une immense satisfaction. « Ce qui ne devrait jamais arriver, c’est que le public ne souhaite plus te voir sur scène. »

En réfléchissant à sa décision de se retirer, Sadaise a expliqué que c’est un processus personnel et complexe. « Il y a beaucoup de raisons, il n’y en a jamais qu’une. C’est un moment où chaque danseur doit considérer son bien-être physique et émotionnel. Parfois, on ressent le besoin d’un changement et on se dit : ‘Non, c’est ce dont j’ai besoin maintenant’. »

Son engagement envers l’enseignement est un héritage qui se poursuivra, assurant que sa passion pour la danse perdurera dans les générations futures. « Je veux continuer à offrir les connaissances que j’ai acquises tout au long de ma carrière, et aider sincèrement ceux qui en ont besoin. »

Il est surprenant qu’on puisse croiser Sadaise Arencibia dans la rue sans deviner qu’elle est une première ballerine. Elle se déplace avec cette simplicité que seuls possèdent les grands, ceux qui n’ont pas besoin de fanfaronner sur leur grandeur, car leur art parle pour eux. Appartenant à une génération où les réseaux sociaux n’existaient pas, connaître l’histoire de ses prédécesseurs était un hommage à sa compagnie.

Aujourd’hui, alors que de nouvelles étoiles se forment sous son regard attentif, le public qui l’a jadis acclamée comme une princesse comprend enfin que les véritables reines ne partent jamais. Elles changent simplement de rôle. Et Sadaise, avec cette grâce qui la caractérise, le prouve chaque jour.  (Texte et photo: Cubadebate)


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