
États-Unis, 7 novembre - Le Sénat des États-Unis doit voter ce jeudi 6 novembre à 17h00, heure locale, une résolution bipartisane visant à restreindre la capacité du président Donald Trump à ordonner des attaques militaires à l’intérieur ou contre le Venezuela.
Cette mesure, dirigée par le sénateur démocrate Tim Kaine et copatronnée par un groupe comprenant le démocrate Adam Schiff et le républicain Rand Paul, exige que le président mette fin à l’utilisation des Forces armées des États-Unis pour des hostilités contre la nation sud-américaine, sauf si le Congrès l’autorise explicitement par une déclaration de guerre ou une Autorisation Spécifique pour l’Usage de la Force Militaire (AUMF).
Les promoteurs de la résolution soutiennent que le Congrès ne doit pas céder son autorité en matière de guerre à l’exécutif. Le sénateur Kaine a souligné que si l’administration estime qu’une action militaire est nécessaire, elle doit soumettre une AUMF au débat et au vote, plutôt que d’agir de manière unilatérale.
Cette résolution intervient après qu’une tentative similaire pour freiner les attaques contre des supposés navires narcodépendants au large de la côte vénézuélienne a été bloquée par les républicains en octobre. Les sénateurs Kaine et Schiff ont promis de continuer à insister sur des votes concernant ce sujet, dénonçant son illégalité.
Le vote de ce jeudi se déroule dans un contexte d’augmentation de la présence militaire américaine dans les eaux proches de l’Amérique du Sud. L’armée a signalé avoir mené 16 attaques contre des embarcations accusées sans preuves de transporter des narcotiques dans la mer des Caraïbes et dans le Pacifique oriental depuis le 2 septembre, entraînant la mort d’au moins 67 personnes.
L’inquiétude des législateurs s’est intensifiée après que le président Trump a confirmé avoir autorisé la CIA à mener des opérations secrètes au Venezuela. Des législateurs des deux partis ont exigé davantage d’informations auprès de l’administration Trump concernant la base légale et le renseignement derrière ces opérations.
Après une réunion d’information, les démocrates, dont le sénateur Mark Warner, principal démocrate du Comité de renseignement du Sénat, ont estimé que les réponses concernant la justification légale étaient insuffisantes, notant que l’avis juridique présenté ne mentionnait même pas le Venezuela.
De son côté, un haut fonctionnaire de l’administration a soutenu que la Résolution sur les Pouvoirs de Guerre de 1973 ne s’appliquait pas, car les attaques, largement exécutées par des drones depuis des navires de guerre, se déroulaient à des distances ne mettant pas en danger le personnel américain.
Dans la même veine, le sénateur Rand Paul a dénoncé le manque de procédure régulière dans les attaques, questionnant l’absence d’informations concernant l’identité des personnes ciblées et des preuves de leur culpabilité.
La Résolution sur les Pouvoirs de Guerre de 1973 exige que le président informe le Congrès dans les 48 heures suivant le déploiement de forces dans des hostilités et que les actions cessent dans les 60 jours sans une autorisation du Congrès. Ce délai de 60 jours a expiré le lundi 3 novembre. (Texte et photo: Cubadebate)