
Nations Unies, 24 décembre - Le Venezuela a dénoncé aujourd’hui comme « la plus grande extorsion connue » de son histoire l’actuelle escalade hostile des États-Unis, qui « se présentent comme la victime pour déclencher un conflit ».
Lors d’une réunion du Conseil de Sécurité pour aborder la situation, Samuel Moncada, représentant permanent du Venezuela auprès de l’ONU, a affirmé qu’il s’agit d’ « un gigantesque crime d’agression en cours, en dehors de tout paramètre rationnel, de toute logique légale, de tout précédent historique ».
Dans son intervention devant le forum, Moncada a rappelé que les États-Unis ont affirmé publiquement qu’ils souhaitent « annexer » le Venezuela à leur territoire.
« Leur président [Donald Trump], le 16 décembre dernier, a exigé que nous lui remettions immédiatement nos terres, notre pétrole et nos minéraux, car ils lui appartiennent supposément. Il a déclaré que si nous ne respectons pas son ultimatum, il déchargerait alors la fureur de la plus grande flotte de l’histoire sur notre pays », a rappelé le diplomate.
Moncada a souligné qu’ils faisaient face à une puissance qui « agit en dehors du droit international » et qui « exige des Vénézuéliens » qu’ils quittent leur pays ou, dans le cas contraire, qu’elle « exécutera une attaque armée qu’elle annonce depuis des semaines ».
Il a dénoncé que l’agression inclut un blocus naval déclaré, le vol de quatre millions de barils de pétrole vénézuélien et une guerre électronique dans l’espace aérien, constitutifs de violations du droit international et pouvant menacer la paix régionale et continentale.
Au cours de son allocution, le diplomate a alerté sur le fait que ce n’est pas seulement une question vénézuélienne, mais que « l’ambition est continentale » et que « cela a été exprimé par le gouvernement américain dans sa Stratégie de Sécurité Nationale », qui « affirme que l’avenir de l’hémisphère lui appartient, avec l’application de la doctrine Monroe au XXIe siècle, désormais aggravée par le corollaire Trump ».
« Nous alertons le monde : le Venezuela n’est que le premier objectif d’un plan plus vaste. Le gouvernement américain veut nous diviser pour nous conquérir par morceaux », a souligné le représentant vénézuélien à l’ONU.
Il a expliqué que la première preuve du plan de Washington pour imposer son pouvoir dans la région réside dans les assassinats dans la mer des Caraïbes et dans le Pacifique oriental, sous prétexte de la prétendue croisade contre le narcotrafic, qui s’est traduite par une militarisation de la région et des dizaines d’exécutions extrajudiciaires lors d’attaques mortelles contre des embarcations.
Ces attaques, ordonnées par l’administration Trump ces derniers mois, ont été exécutées « en flagrante violation du droit international et des droits de l’homme », a déclaré Moncada.
Il a rappelé qu’environ une trentaine d’attaques avaient été perpétrées, faisant plus d’une centaine de victimes, « des civils non-combattants en l’absence de conflit armé ».
« Qu’il soit clair une bonne fois pour toutes : il n’y a pas de guerre dans les Caraïbes, il n’existe pas de conflit armé international, pas plus qu’il n’existe de conflit armé non international ; il est donc absurde que le gouvernement des États-Unis prétende justifier ses actes en appliquant les normes du droit de guerre », a affirmé le diplomate.
« Le monde doit savoir que la menace n’est pas le Venezuela, la menace, c’est le gouvernement actuel des États-Unis », a-t-il souligné. (Texte et photo: Cubadebate)