Camagüey, 5 août.- Un an après avoir entrepris le voyage qui allait changer sa vie, Emilio Wong fait à nouveau la une de l’actualité, cette fois-ci depuis le cœur de Hangzhou, où il vient d’ouvrir officiellement le Centre Culturel Cubain, une plateforme intégrale pour la promotion de l’art et de la culture cubains en Chine.
L’artiste originaire de Camagüey commence à voir se concrétiser le projet qui l’a conduit jusqu’au géant asiatique. Depuis la capitale du Zhejiang, où il a commencé sa collaboration avec le projet du Parc pour les Investissements et le Commerce avec l’Amérique Latine et les Caraïbes (PICLA), Wong célèbre ce nouvel espace comme une victoire collective entre les peuples.
“De nombreux succès ici”, déclare Emilio dans un récent échange pour Adelante Digital. “Cette année a été dédiée à l’engagement, aux apprentissages, à la croissance. J’ai déjà plus de 3,5 millions de followers ici. Nous visons plus haut.”
Ouverture du Centre en Chine
Et ce “plus” ne se limite pas aux chiffres sur les réseaux sociaux. L’impact de son œuvre s’est même étendu au design d’une bouteille de liqueur de prune d’une marque très populaire en Chine, qui a adopté sa peinture The Wine Way (Le chemin du vin), dans laquelle il narre avec des coups de pinceau la poésie derrière le processus de fabrication de cette boisson. “Je parle du vin comme d’une œuvre d’art, depuis le début jusqu’à ce qu’il soit dans la bouteille”, explique-t-il. C’est un symbole parfait de sa vision: établir des ponts entre les connaissances et les cultures, dans le respect et l’esthétique.
Au cours de son séjour dans ce pays asiatique, il a visité universités, écoles primaires et lieux institutionnels. Bien qu’il ait gagné en visibilité et reconnaissance –il raconte qu’on lui demande déjà des autographes et des photos dans la rue–, tout n’a pas été facile: “Le marché de l’art ici est complexe. Les gens préfèrent manger plutôt que d’acheter un tableau. Nous cherchons des stratégies pour améliorer cela. Mais nous allons y parvenir”.
Wong ne s’arrête pas. Sur ses réseaux sociaux, on le voit parler anglais couramment, réciter de la poésie et chanter en cantonais, ou présenter son œuvre dans différentes villes: Shanghai, Pékin, Hangzhou, Guangzhou, Taisan. “Nous sommes des enfants de 500 ans face à un grand-père de plus de 5000. C’est une pure sagesse”, dit-il à propos de la culture chinoise, à laquelle il s’intègre avec humilité et admiration. “L’art ici est une pure poésie. Très traditionnel. Ils respectent les anciennes techniques. Cela m’a énormément appris”.
Centre cubain en Chine
Avec cette conviction et cette expérience, il annonce la création d’un second centre culturel cubain. “Tout se termine avec un énorme succès ici, mais quelque chose de nouveau commence aussi. Nous allons ouvrir un autre centre, cette fois-ci dans la ville de Taisan”.
Depuis qu’il a décrit son rôle comme “un lacet qui attache un vrai pont”, Emilio Wong a prouvé que l’art ne beautifie pas seulement, il construit aussi. Et dans son voyage de Camagüey à la Chine, il continue de tracer un chemin aller-retour entre racines, souvenirs et futurs possibles.
L’ouverture du centre de Hangzhou, le 12 juin dernier, a coïncidé avec les célébrations des 65 ans de relations diplomatiques entre les deux pays. La consul générale de Cuba à Shanghai, Mileidy Aguirre, a souligné lors de l’inauguration les liens historiques profonds entre les deux peuples, forgés depuis 1847 avec l’arrivée des premiers migrants chinois sur l’île. Aujourd’hui, ces liens trouvent un nouvel espace symbolique et physique dans ce centre, impulsé depuis sa conception par Wong. (Yanetsy León González/Adelante Digital) (Photos: Emilio Wong, CubaMinrex)