Panama, 3 octobre - Un récent sondage a mis en évidence un vaste rejet par les citoyens de toute participation des États-Unis dans le Canal, ainsi qu’une critique croissante de sa gestion et du manque de bénéfices directs pour la population.
L’étude réalisée par la firme Vea Panama témoigne d’un profond sentiment de souveraineté nationale. Lorsqu’on interroge les participants sur l’intervention étrangère, une majorité écrasante de 72 % des citoyens s’oppose à toute forme de participation des États-Unis dans l’administration de la voie interocéanique.
Dans le même esprit, 94 % des personnes interrogées rejettent l’exonération des frais pour les navires d’autres nationalités, renforçant l’exigence selon laquelle le Canal doit prioritairement servir les intérêts panaméens, un actif récupéré qui reste le plus grand symbole de fierté du pays.
Bien que le Canal de Panama reste le troisième motif de fierté nationale (14,8 %) et que l’Autorité du Canal de Panama (ACP) soit la deuxième institution la plus crédible (6,8 %), la perception de sa gestion est majoritairement négative.
Seuls 14 % des interrogés jugent l’administration comme bonne. En revanche, 49 % estiment qu’elle pourrait s’améliorer et 35 % la qualifient directement de mal gérée, totalisant 84 % d’opinions critiques sur sa gestion actuelle.
Le principal déficit, d’après les données, concerne la distribution de la richesse générée. À peine 18 % de la population pense bénéficier directement des opérations du Canal, ce qui met en évidence la déconnexion entre le succès macroéconomique de la voie et le bien-être des citoyens.
En revanche, 43 % des Panaméens affirment que le Canal ne profite pas au peuple, tandis qu’un pourcentage significatif de 38 % admet ne pas savoir ce que son pays obtient de son principal actif économique, soulignant ainsi un sérieux problème de communication et de transparence.
Les résultats du sondage dessinent une paradox : tandis que le Canal demeure un bastion de l’identité et de la souveraineté nationale dans l’imaginaire collectif, sa gestion fait face à un notable essoufflement de légitimité devant une population qui ne perçoit pas ses bénéfices dans la vie quotidienne. (Texte et Photo: Cubadebate)