États-Unis, 20 octobre – Le secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth, a annoncé vendredi un nouvel ataque contre une embarcation prétendument liée au trafic illégal de drogues dans les Caraïbes, ayant fait trois morts.
Hegseth a écrit dans un post sur X que l’embarcation était affiliée à une organisation terroriste colombienne et qu’elle transportait des “quantités substantielles de narcotiques”, sans fournir de preuves concernant cette accusation.
Les trois personnes à bord du bateau ont perdu la vie et il n’y a pas eu de pertes parmi les forces américaines, a déclaré le chef du Pentagone au sujet de cette septième attaque dans une série d’actions récentes de l’Armée des États-Unis dans la région caribéenne, ayant causé près de trente décès.
Cet incident survient quelques jours après une attaque similaire contre un bateau supposément dédié au narcotrafic, où pour la première fois, deux membres d’équipage ont survécu et ont depuis été rapatriés en Équateur et en Colombie, leurs pays d’origine.
“Ces cartels sont l’Al-Qaïda de l’hémisphère occidental, ils utilisent la violence, le meurtre et le terrorisme pour imposer leur volonté, menacer notre sécurité nationale et empoisonner notre peuple”, a déclaré Hegseth.
“Les forces armées des États-Unis traiteront ces organisations comme les terroristes qu’elles sont : elles seront traquées et tuées, tout comme Al-Qaïda”, a-t-il ajouté.
À l’indignation croissante suscitée par les attaques des États-Unis dans les Caraïbes contre des embarcations accusées sans preuves de trafic de drogues s’est ajoutée l’autorisation du président Donald Trump pour des opérations secrètes de la CIA au Venezuela.
C’est ce qu’ont souligné certains médias numériques en rappelant le long historique des actions clandestines des États-Unis en Amérique latine afin de forcer des changements de régime, une situation que, semble-t-il, ils tentent de promouvoir au Venezuela, selon les dénonciations et avertissements du gouvernement de Caracas.
De plus, le président colombien, Gustavo Petro, a averti qu’« une nouvelle zone de guerre s’est ouverte : les Caraïbes (…) ce n’est pas une guerre contre le contrebandier ; c’est une guerre pour le pétrole, et le monde doit l’arrêter. L’agression vise toute l’Amérique latine et les Caraïbes ».
L’American Civil Liberties Union (ACLU) et le Center for Constitutional Rights (CCR) ont déposé une demande en vertu de la loi sur la liberté d’information afin de solliciter des orientations de l’Office de Conseil Juridique et d’autres documents liés à ces attaques.
“Tout l’évidence disponible suggère que les attaques létales du président Trump dans les Caraïbes constituent, tout simplement, un meurtre”, a déclaré Jeffrey Stein, avocat du Projet de Sécurité Nationale de l’ACLU, en insistant sur le fait que “le public mérite de savoir comment notre gouvernement justifie ces attaques comme légales”.
À la mi-août, les États-Unis ont commencé à déployer des actifs militaires importants dans la mer des Caraïbes dans le cadre d’opérations que, selon la Maison Blanche, visent à lutter contre les cartels de la drogue. Les forces stationnées dans la région comprennent huit navires de guerre, plus de quatre mille militaires, y compris une unité de marine, et 10 chasseurs F-35. (Texte et photo: Cubasí)