
Caracas, 1er décembre - L’Assemblée Nationale (parlement) du Venezuela tiendra aujourd’hui une session extraordinaire pour créer une commission spéciale chargée d’enquêter sur les attaques visant de petites embarcations dans les Caraïbes, qui ont entraîné des assassinats extrajudiciaires.
Cette équipe de travail mènera une enquête rigoureuse et approfondie, à laquelle participera également le Ministère Public, et dont les résultats seront transmis à tous les organismes internationaux, a annoncé le président du parlement vénézuélien, Jorge Rodríguez, devant des journalistes nationaux et internationaux.
Interrogé par la presse sur le nombre de compatriotes impliqués dans ces événements survenus depuis le 2 septembre dernier, le législateur a déclaré qu’ils allaient déterminer combien de vénézuéliens avaient été tués, dans une liste qui comprend également des Colombiens, des Dominicains et des Trinidadiens.
Il a ajouté qu’une stratégie de soutien sera mise en place pour les familles dans l’état de Sucre (nord-est) dont les descendants ont été tués, et que des mesures de protection seront offertes, car certains d’entre eux reçoivent des menaces.
Accompagné par la direction de la législature, Rodríguez a commenté les réunions tenues la veille avec les familles de vénézuéliens victimes des attaques américaines qui ont conduit à des assassinats extrajudiciaires dans des actions illégitimes et illégales.
Il a évoqué la nécessité de préserver l’identité de ces personnes, car elles reçoivent des menaces de la part de secteurs et de personnes qui ne souhaitent pas que la vérité soit révélée.
Le président parlementaire a affirmé que tout être humain a droit à un procès équitable et à la vie et que la nature du crime doit être déterminée par les tribunaux.
Il a trouvé curieuse cette lutte contre le narcotrafic alors qu’il semble logique d’appréhender d’abord les petits narcotrafiquants pour ensuite s’attaquer aux responsables du commerce.
À cet égard, il a qualifié de grande farce et de calomnie à l’égard du Venezuela la campagne orchestrée par le gouvernement américain, qui n’arrive même pas à se mettre d’accord sur le fait de savoir s’il s’agit du Cartel de Soles ou du Tren de Aragua, a-t-il souligné de manière ironique.
Il a insisté sur le fait qu’il s’agissait d’un mensonge destiné à agresser le peuple vénézuélien et à provoquer un changement de régime.
Pour leur analyse, a-t-il indiqué, ils ont pris en compte les déclarations d’experts militaires et le droit international des États-Unis, qui affirment que si cette situation se produisait dans le cadre d’un conflit armé, nous parlerions de crimes.
Le responsable a précisé que, comme il n’y a pas de guerre déclarée entre deux pays, ce qui se passe ne peut être qualifié que d’assassinats et d’exécutions extrajudiciaires.
« Nous allons activer, via le parlement, l’action du Ministère Public pour qu’il prenne les mesures nécessaires concernant les crimes commis contre les Vénézuéliens et les Latino-américains », a-t-il affirmé.
Selon les données fournies par des fonctionnaires américains, depuis le 2 septembre dernier, plus d’une vingtaine de petites embarcations ont été bombardées, entraînant au moins 83 victimes mortelles. (Texte et photo: PL)