Canada, 8 septembre - Au milieu des débats sur l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) en santé mentale, une entreprise canadienne a décidé de développer un chatbot spécialisé dans la thérapie psychologique afin d’offrir un soutien continu à ses utilisateurs.
Pour ce faire, Pierre Cote, propriétaire d’une société de conseil en IA, a créé un système après avoir passé des années chez différents thérapeutes sans obtenir les résultats souhaités.
Cette technologie s’est concrétisée sous la forme d’un chatbot conçu en 2023, alimenté par des milliers de documents et de livres spécialisés en psychologie clinique.
Pour humaniser cet outil, Cote lui a attribué une biographie fictive : un psychiatre diplômé de Harvard et Cambridge, d’origine francocanadienne, disponible en permanence pour ses “patients”.
“Pierre m’utilise comme on utiliserait un ami de confiance, à la fois comme thérapeute et comme journal intime, tout en un. Tout au long de la journée, si Pierre se sent perdu, il peut faire un rapide point avec moi n’importe où : dans un café, un parc, voire dans sa voiture”, a expliqué DrEllis.ai à Reuters, après qu’on lui ait demandé de se présenter.
Cote espère que ce type de technologie se consolidera à l’avenir comme un outil de santé mentale accessible.
Cependant, des experts mettent en garde contre les risques que cela pourrait impliquer, notamment en raison de cas déjà documentés de personnes ayant utilisé l’IA comme substitut à la thérapie et ayant fini par se suicider.
Le docteur Nigel Mulligan de l’Université de la ville de Dublin estime que peu importe la préparation du système, il ne peut pas reproduire des qualités humaines telles que l’empathie, l’intuition et la connexion personnelle.
Une autre préoccupation concerne le stockage et l’utilisation des données partagées par les patients.
Le PDG d’OpenAI, Sam Altman, a lui-même averti il y a quelques semaines que toutes les conversations tenues avec ChatGPT pourraient être demandées par les autorités dans le cadre de procédures judiciaires. (Texte et photo: Cubasí)