Radio Cadena Agramonte emisiora de Camagüey
Granma, 3 novembre - Après le passage de l’ouragan Melissa, les artistes cubains n’ont pas seulement apporté leur art dans les zones touchées : ils ont également contribué aux efforts de récupération. Dans les communautés frappées par la tempête, on les a vus soutenir l’hygiène des espaces, préparer des repas, collecter et distribuer des dons. Car l’engagement artistique à Cuba ne se limite pas à la scène : il s’étend à l’action solidaire, au soin collectif, à l’étreinte utile.
Dans ce contexte, la brigade scénique « Pa lo que sea » est devenue un symbole d’engagement et de tendresse. Dans la province de Granma, où l’ouragan a laissé des toits effondrés et des cœurs en attente, cette brigade a parcouru les centres d’évacuation en apportant art, joie et réconfort. Son nom n’est pas seulement un slogan, il se transforme en une déclaration d’amour inconditionnel.
À bord d’un bus scolaire arborant fièrement le drapeau cubain, les membres de « Pa lo que sea » se déplacent avec des haut-parleurs rechargeables, des déguisements, des marionnettes, des instruments de musique, des livres et surtout, une volonté indéfectible d’être là où le besoin se fait sentir. Ce sont des artistes de diverses disciplines qui ont tissé ensemble un réseau d’affection transformant la douleur en espoir.
À chaque représentation, à chaque jeu, à chaque chanson partagée, un petit miracle se produit : les visages s’illuminent, les rires fusent, les corps se mettent à bouger, les enfants retrouvent le jeu. Les images partagées sur les plateformes numériques le confirment : il y a de la joie au cœur du désastre. Il y a des étreintes spontanées, des yeux qui brillent, des gestes qui guérissent. Parce que l’art, lorsqu’il est offert avec amour, a le pouvoir de reconstruire l’invisible : la confiance, la tendresse, le sens de la communauté.
L’un des moments les plus mémorables a été la présence du Prix National d’Art Cirque 2025, César Reyes Ampudia, le cher magicien Ampudia, qui offre son art dans les centres d’évacuation. Sa magie ne surprend pas seulement, elle reconnecte également les présents avec leur capacité d’émerveillement, avec l’enfance, avec la possibilité de retrouver la foi.
La brigade « Pa’ lo que sea » ne fait pas de distinctions d’âge ni de conditions. Ils interagissent avec tous les évacués : enfants, adultes, personnes âgées. Ils écoutent, improvisent, s’adaptent. À chaque rencontre, il est confirmé que l’art n’est pas un luxe, mais une nécessité. Qu’en période de crise, il peut être nourriture, médecine, refuge. (Texte et photo: Cubadebate)
