
Brésil, 18 novembre.- Cuba est déterminée à défendre à la COP30 la voix des pays du Sud et à exposer comment la science, la résilience sociale et l’unité soutiennent sa politique environnementale dans un contexte mondial marqué par des inégalités.
C’est ce qu’a affirmé le ministre de la Science, de la Technologie et de l’Environnement (CITMA), Armando Rodríguez Batista, lors d’une interview extensive accordée au journal Inverta, portant avec lui des décennies de lutte scientifique.
Il a remercié la réception chaleureuse du Brésil et a immédiatement mis l’accent sur ce qu’il considère comme le véritable enjeu du changement climatique : l’inégalité.
La délégation cubaine est à Belém avec «la voix des pays du Sud, des petits États insulaires et des nations en développement», a souligné le ministre, qui considère que le changement climatique n’est pas seulement un défi écologique, mais qu’il devient un défi économique et social pour des pays comme le nôtre.
Dans cette perspective, La Havane présente les fondements scientifiques de sa politique environnementale, et son représentant décrit comment les études sur le danger, la vulnérabilité et le risque, développées à l’échelle municipale, influencent les décisions publiques stratégiques face à l’augmentation du niveau de la mer, aux ouragans extrêmes et à la protection de la biodiversité.
Avec la mise à jour de sa Contribution Nationalement Déterminée, la NDC 3.0, l’île a un programme ambitieux visant à installer deux mille mégawatts (MW) d’énergie solaire photovoltaïque, avec 200 MW de capacité de stockage d’ici 2026.
Elle s’engage également dans des programmes de reforestation des mangroves, d’augmentation continue de la couverture forestière et de transformations dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture et du transport.
Lors de l’interview, Rodríguez n’a pas éludé le sujet. Le blocus des États-Unis contre Cuba «représente la plus grande difficulté à laquelle fait face la politique environnementale cubaine, car il limite l’accès à la technologie, aux fonds et au commerce».
Face à cette réalité, la plus grande des Antilles soutient sa science avec ses propres ressources: 50 universités, plus de 200 centres de recherche et un écosystème scientifique qu’il considère comme une «conquête de la Révolution».
Le ministre se remémore avec émotion le sommet de la Terre à Rio de Janeiro (1992), lorsque l’intervention du leader historique de la Révolution cubaine, Fidel Castro, a ébranlé le forum: «Pour nous, ce discours est la pierre angulaire de la politique environnementale cubaine».
Il le cite de mémoire: «Éliminer la faim et non l’homme». Cette persistance, affirme-t-il, fait partie de la vie quotidienne du pays. «La continuité pour nous est routine», précise-t-il.
Lors de la XXXe Conférence des Nations Unies sur le Climat (COP30) à Belém, où la jungle respire à la fois l’inquiétude et l’espoir, Cuba se présente de nouveau comme une petite nation qui tente de parler au nom de beaucoup, mise sur la science et l’unité pour faire face à un défi planétaire. (Texte et photo: Cubadebate)