
Le jour se lève à Camagüey, mais l’obscurité n’est pas encore complètement dissipée. Pourtant, les agents de lutte antivectorielle du polyclinique Joaquín de Agüero et Agüero commencent déjà leur rituel quotidien. Avec des sacs à dos, des pulvérisateurs et un engagement indéfectible, ils se dispersent dans les quartiers.
ls forment la première ligne de défense, des gardiens silencieux dont la mission est de contenir le petit mais dangereux ennemi : le moustique Aedes aegypti. Leur travail, méticuleux et constant, constitue un bouclier chimique qui protège la communauté des menaces du dengue et d’autres arboviroses.
Le bruit caractéristique du moteur du pulvérisateur annonce leur présence dans chaque rue, devant chaque portail. L’insecticide, transformé en un nuage blanc et dense, pénètre dans les foyers avec autorisation préalable, cherchant les recoins où l’insecte adulte peut se cacher.

Cette danse entre la fumée et la santé n’est pas un simple procédé administratif, c’est une barrière essentielle pour rompre la chaîne de transmission de la maladie. Chaque salle, chaque cour pulvérisée est un petit territoire conquis dans cette guerre sans relâche pour le bien-être des familles de Camagüey.
Cependant, leur lutte ne se limite pas à l’utilisation de produits chimiques. La prévention est leur outil le plus efficace. Au fur et à mesure de leur avancée, ils partagent des informations sur les sites de reproduction des moustiques qui peuvent se former dans des lieux tels que des réservoirs mal couverts, des pneus abandonnés ou des soucoupes de pots de fleurs contenant de l’eau stagnante. De cette manière, ils responsabilisent chaque citoyen pour qu’il devienne un veilleur de son propre foyer.

Ce travail d’éducation et de démoustication est un pilier du modèle de médecine communautaire à Cuba. Les agents intégrés au polyclinique ne sont pas des étrangers au quartier, ce sont des voisins qui protègent les leurs.
Leur travail, bien que parfois peu visible ou même incompris par certains, est une manifestation de la santé publique en action. Il incarne l’idée que la préservation de la santé est une tâche collective, où la discipline en matière de lutte antivectorielle et la responsabilité individuelle doivent aller de pair pour assurer un environnement sûr.

En fin de journée, lorsqu’ils retournent au polyclinique, il n’y a ni médailles ni distinctions ostentatoires. Leur plus grand trophée est la tranquillité d’une communauté mieux protégée. Ce sont des hommes et des femmes qui, par leur effort quotidien, tracent une chronique de dévouement dans les rues de Camagüey.
Leur histoire est celle d’un combat persistant, goutte à goutte d’insecticide et parole à parole de prévention, afin que le bourdonnement d’Aedes aegypti ne se transforme pas en lamentation dans les foyers de la ville. (Maykel Torres La Rosa/Radio Cadena Agramonte) (Photos: Avec l'aimable autorisation d’Ananciby Jarp García/Spécialiste de l’Unité de Promotion de la Santé et de Prévention des Maladies Prosalud Camagüey)